Dans l’État Chin, au nord-ouest de la Birmanie, l’armée a bombardé plusieurs villages détruisant des maisons ainsi que deux églises. Les chrétiens souffrent depuis trois ans de la guerre civile entre la junte arrivée au pouvoir par un coup d’État et les groupes armés rebelles.
Le village de Lungtak dans la ville de Tonzang a été ciblé par des bombardements aériens de l’armée birmane dans la nuit du 11 au 12 mai. Les frappes ont détruit une église catholique et une église baptiste, ainsi que plusieurs habitations.
Selon l’agence Fides, le prêtre a fui la ville avec quelques fidèles dans les forêts environnantes. Une source locale s’est plainte de la violence qui affecte durement les civils, dans cet état de l’ouest, l’un des plus pauvres du pays.
En effet, depuis plusieurs mois, la Chin National Army regroupe et arme des volontaires qui luttent contre l’armée. Les Chin sont une ethnie à majorité chrétienne qui mène une véritable guérilla contre les militaires birmans. Les rebelles sont soutenus par les civils, qui subissent aussi les assauts menés indistinctement par l’armée, la Tatmadaw.
L’État Chin compte une population à 86% chrétienne selon l’ONG Chin Human Rights Organization. Une grande partie de la population souffre d’une crise humanitaire explique encore l’ONG.
En raison des succès militaires des groupes armés, qui ont lancé une offensive en novembre 2023, l'armée régulière birmane intensifie les bombardements aériens, ciblant sans discrimination les maisons, les écoles et les églises des civils, ce qui aggrave la situation humanitaire dans de nombreuses régions du pays.
La junte au pouvoir a mis en place la conscription forcée et prévoit un recensement en octobre prochain pour mobiliser toutes les forces du pays. Ces mesures poussent de nombreux jeunes à fuir vers les pays voisins.
Enfin, d’autres États subissent les affrontements entre l’armée et les groupes rebelles. Dans l’État de Rakhine, une frappe aérienne attribuée à la junte birmane, visant une installation médicale, a blessé une vingtaine de personnes dans l'État de Rakhine (ouest), a rapporté l’AFP.
Jean-Benoît Harel